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GUIDE DE VISITE MOBILE

L'ABBÉ LECOUTRE : artiste et bâtisseur

Dans la lignée d’autres prêtres bâtisseurs notamment du 19ème siècle, l’Abbé Lecoutre se distingue par l’énergie surhumaine et l’extraordinaire palette de talents d’artisan et d’artiste qui ont conduit cet autodidacte poussé par une foi hors du commun à reconstruire, embellir et décorer entièrement l’église dont il avait la charge, pendant plus de 40 ans. Et créant un véritable chef d’œuvre d’art populaire considéré comme précurseur de l’art naïf.

Il a laissé très peu d’écrits et à part quelques rares témoignages qui nous sont parvenus, c’est son œuvre monumentale qui nous dévoile le mieux son étonnante personnalité.

Paul Amédée Lecoutre est né le 29 juin 1830 à Wierre-Effroy, petit village situé à 10 km de Wirwignes. Issu d’une famille de cultivateurs il est le 7éme d’une famille de 8 enfants.

Il fut amené au sacerdoce par l’abbé Blaquart, curé de Wierre-Effroy, érudit, amateur d’art qui avait acquis de nombreuses œuvres pour décorer son église. 

Ordonné prêtre en 1855 à Arras, il avait auparavant reçu pendant 14 ans une solide formation à l’Institution Haffreingue de Boulogne puis au Grand Séminaire d’Arras.

Il est ensuite nommé vicaire à Notre Dame de Calais puis desservant à Agny avant d’être nommé à Wirwignes le 25 décembre 1863, malgré les protestations de ses anciens paroissiens d’Agny. Les paroissiens de Wirwignes regrettant leur ancien curé, l’abbé Cousin, ne lui firent pas le meilleur accueil. 

En février 1867, il demande et obtient de l’Évêque l’autorisation de quitter sa paroisse pour effectuer un pèlerinage sur les Lieux saints. Ce voyage de 3 mois du 21 mars au 23 juin 1867 le conduira en Égypte, Palestine et Italie où il aura l’occasion de se recueillir dans nombre de lieux de culte orientaux.

A son retour et vraisemblablement inspiré par ses visites, il forme son projet de restauration profonde de son église et commence en 1869 sa véritable reconstruction.

Aidé seulement à l’occasion de quelques paroissiens et journaliers pour la main d’œuvre, et avec les conseils de l’ingénieur Émile Gérard et du peintre-verrier Charles Levêque, il va y consacrer une énergie créatrice considérable jusqu’à sa mort en 1906. 

Sans formation et poussé par le désir ardent de construire la plus belle maison à la gloire de Dieu, il va s’établir tout à la fois, architecte, maçon, charpentier, tailleur de pierre, peintre, mosaïste, sculpteur et ébéniste ...

L’intégralité des travaux sera financé par les quêtes, les dons privés et les financements publics qu’il va solliciter.

Pendant 40 ans l’église fut un vaste chantier et des témoins de l’époque ont reporté que les paroissiens n’étaient pas toujours satisfaits d’assister à la messe au milieu des bacs de mortier et des tas de briques mais qu’ils respectaient la ferveur que l’abbé mettait au service de leur église.

L’expression « se tuer à la tâche » va s’appliquer à l’abbé Lecoutre qui décèdera le 2 novembre 1906 en tombant de son échafaudage alors qu’il peignait une maxime sur l’arc triomphal. Sa mort marque la fin des travaux de l’église. Ses funérailles furent célébrées par l’ensemble de la paroisse ainsi que par tous les curés et maires des environs. 

Il repose à l’ombre de sa chère église et laisse à la postérité une œuvre unique et un témoignage d’un talent et d’une dévotion rares.

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